Une entreprise française décomplexe le vin en canette

Le vin en canette, ça ne passe pas auprès des Français… mais chez les Américains et les Asiatiques, oui ! C’est ce que constate l’entreprise Cacolac, une marque réputée pour sa boisson lactée, qui s’est diversifiée depuis bientôt dix ans dans « l’embouteillage » d’autres liquides.

Cacolac est bien connue à Bordeaux puisqu’elle y est née en 1964 grâce à la famille Laneluc. L’entreprise se transmettra de père en fils avant d’être vendue à un fonds d’investissement en 2011. Quatre ans plus tard, elle revient dans le giron familial. Sa renommée s’est faite essentiellement sur sa fameuse boisson réalisée avec du lait et du cacao, découvert lors d’un voyage au Pays-Bas dans les années 50.

Si tout va pour le mieux, l’entreprise ne s’endort pas pour autant sur ses lauriers ! L’innovation est au coeur de la réflexion de la direction qui veut aller de l’avant, car il y a tout de même trente cinq salariés à faire vivre. Diverses « recettes » chocolatées sont mises au point, et, depuis deux ans, le bio équitable y a fait son apparition.

N’ayant pas froid aux yeux, les dirigeants décident de se lancer dans… le vin ! Un beau clin d’oeil puisque l’entreprise est installée depuis les années 90 en plein vignoble de Pessac-Léognan. Après tout, la mise en canette est un processus parfaitement maîtrisé, alors pourquoi pas se tourner vers le jus de la treille ? Optant pour les canettes en alu sans vernis en bisphénol, l’entreprise propose son savoir-faire à d’autres sociétés. Sa boisson lactée tout doucement ne représente plus que 60% de la production. En 2008, elle fait un pari qui va s’avérer gagnant : mettre du vin dans ses canettes. Les Etats-Unis et l’Asie se précipitent : rouge, rosé, blanc… tout est apprécié ! Il n’y a qu’en France où ça ne passe pas. Les consommateurs sont trop attachés à la bouteille en verre avec son bouchon en liège. C’est étonnant de constater que le fameux dicton « peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse » soit appliqué partout sauf en France…

Véronique Cohu