08 Nov Robots humanoïdes : sympas ou inquiétants ?
On croyait les robots humanoïdes sagement rangés quelque part au fond d’une armoire… Et puis voilà que Sophia et son adoption par l’Arabie saoudite relance intérêt mais aussi inquiétude ! Qui n’a pas eu de frissons dans le dos en voyant ce robot au visage féminin parfait exprimer ses remerciements au pays qui lui offre la citoyenneté.
Peu de temps auparavant on regardait avec amusement évoluer le petit Pepper à la voix d’enfant aux côtés d’un vendeur automobile. On trouvait cela charmant. Que de chemin parcouru depuis les premières apparitions d’humanoïdes qui disputaient un match de foot avec une lenteur d’escargots ! Mais on est passé du loisir cocasse à une réalité dérangeante. Car si l’enfantin Pepper est plutôt sympa, il n’en reste pas moins que depuis mars dernier il est présent dans toutes les succursales Renault. Tel une hôtesse ou un vendeur, il accueille les clients « pour une expérience innovante et émotionnelle ». Bonne acquisition pour la marque au losange : voilà un employé qui ne risque pas d’être payé, de revendiquer ou de se mettre en grève… Et s’il tombe en panne, pas d’arrêt maladie ni de prise en charge par la sécurité sociale.
Sophia, elle, a soulevé de suite un grand problème. Dans un pays où les droits de la femme n’existent quasiment pas, l’adoption de ce robot à l’aspect féminin et à la tête non voilée (il fallait bien que l’on voit l’intérieur de son crâne rempli de cartes mères et de fils) a suscité de vives critiques. Outre les femmes, les travailleurs étrangers sont aussi fort mal considérés. Alors, cette humanoïde (fabriquée par l’entreprise Hanson Robotics de Hong-Kong) va-t-elle aider ou pas à faire avancer les droits de l’homme en Arabie saoudite ?
Idem pour le gentil Pepper. On ne peut s’empêcher de se projeter dans des films de science-fiction qui prédisaient une révolte des humanoïdes… Inventé par la société française Gostai (conceptrice de robots de téléprésence et de logiciels d’intelligence artificielle) qui a été rachetée en 2012 par Aldebaran Robotics (groupe japonais SoftBank), Pepper fait partie d’une lignée de robots sacrément bien pensés. Dans la famille humanoïdes il y a donc NAO, tourné vers la programmation, l’enseignement et la recherche, Pepper, destiné aux relations clients ou usagers et Romeo voué à l’aide aux personnes.
Selon sa communication officielle, SoftBank dit vouloir fabriquer des robots « pour le bien des hommes ». L’objectif final est bien sûr de commercialiser ses robots au grand public en tant que « nouvelle espèce bienveillante à l’égard des humains ». Les plus pessimistes rétorqueront qu’on n’est jamais à l’abri d’une erreur de programmation…
Véronique Cohu
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