05 Fév Moteurs de recherche : Lilo, on y goûte et on y regoutte
Savez-vous que vous faites gagner aux moteurs de recherche que vous utilisez environ 30 euros par an ? Cette somme vous indiffère peut-être car elle ne sort pas de votre poche et en plus le processus vous ramène aux insondables « mystères » de la toile… On a la désagréable impression de jouer les hommes-sandwichs sans le savoir. Pourtant, multipliée par le nombre d’internautes, cette somme représente des milliards d’euros qui tombent dans les poches de grands groupes. Pourquoi ne pas reprendre la main ? Il existe un moyen d’intervenir au beau milieu de cette stratégie du grand flou : adhérer au nouveau moteur de recherche engagé, Lilo.
Et là, poussons un grand et joyeux Cocorico ! Car ce sont deux ingénieurs français qui sont en train de bousculer cet « ordre » nébuleux. Clément Le Bras et Marc Haussaire ont décidé, il y a trois ans, de détourner les revenus colossaux des moteurs de recherche pour financer des projets sociaux et environnementaux. Un beau coup de pied dans la fourmillière jusque là impénétrable de la sphère des « aspirateurs » dématérialisés.
Nos deux compatriotes ont prouvé que l’internaute peut récupérer une partie de cet argent pour le redistribuer à des causes qui lui tiennent à cœur. Au lieu que cet argent soit capitalisé par de grands groupes, il peut servir à financer des projets solidaires à impact social ou environnemental. Pour cela, chaque recherche qui passe par Lilo ( #lilo ) génère une « goutte d’eau ». C’est simple. Il suffit de savoir comment un moteur de recherche gagne très discrètement de l’argent. Cela se fait grâce aux liens sponsorisés présents en haut de la liste des résultats. Lilo fonctionne de la même façon à la différence (et elle est importante) qu’à chaque recherche, c’est l’internaute qui gagne quelque chose, en l’occurrence une goutte d’eau symbolique. Sur son compte s’affiche régulièrement le nombre de gouttes qu’il peut utiliser. Quand il le souhaite, il choisit un projet et lui verse du « liquide ». Lilo transforme toutes ces gouttes en fonds reversés aux projets sélectionnés. A noter que Lilo finance un bilan carbone neutre pour ses recherches, ce qui signifie que l’internaute limite son impact écologique en l’utilisant. Et c’est bien préciser sur son site : l’utilisateur soutient des projets sans débourser un euro ni changer ses habitudes.
Une technologie de méta-moteur
En utilisateur averti de tout bon moteur de recherche, le surfeur se demande forcément si le jeune Lilo est aussi efficace que les anciens… Après quelques années d’existence, il semble bien qu’il n’ait déçu personne. Et pour cause: il utilise une technologie de méta-moteur qui agrège les données brutes et les met en forme. Mais il lui faut quand même travailler avec les moteurs de recherche, ce qui est possible moyennant rétribution.
Facile à installer (il suffit de deux clics), Lilo s’engage à ne pas enregistrer les informations des internautes et à fuir les publicités invasives. Un bel état d’esprit qui nous pousse à croire que nous pouvons enfin devenir des acteurs de changement !
Les créateurs de Lilo ont été entendus par la communauté des internautes qui ont envie que ça bouge. En ce début 2018, l’entreprise compte onze salariés et son CA s’affiche à 1 million d’euros. Aujourd’hui, Lilo affiche mensuellement 673 400 utilisateurs et près de 30 millions de recherches. Plus de 600 000 euros ont été collectés. Avec 1 million d’utilisateurs, Lilo pourrait reverser 2 millions d’euros par an à des projets que chacun choisirait de porter. Il suffirait que chacun apporte sa goutte d’eau… Après tout, c’est bien comme cela que se font les océans, goutte après goutte.
Véronique Cohu
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