Humains et humanoïdes: quel avenir ?

Humains et humanoïdes: quel avenir ?

Des bébés qui ressemblent de plus en plus aux vrais mais qui ne hurlent pas… Des employés dociles qui ne comptent pas leurs heures… Des ami(e)s uniquement là pour vous flatter… Notre environnement change de manière fulgurante et la présence de plus en plus visible des robots dans notre quotidien est là pour nous le rappeler. Pas les robots tels que nous les connaissons dans le monde industriel, mais ces machines appelées humanoïdes, c’est-à-dire d’apparence humaine. Pour faire le point, et surtout réfléchir à quels rôles nous voulons cantonner ces robots, l’association Dealers de Science de Bordeaux et les étudiants du Master II Médiation des sciences de l’université Bordeaux Montaigne, organisent fin janvier une semaine de culture scientifique et technique, baptisée « Reboot » (réinitialise).

« Ce qui me pose problème, c’est ce délire de l’attachement », expliquait Valérie Génebès, co-responsable du master professionnel Information médiation scientifique et technique (IMST) de l’université de Bordeaux-Montaigne, lors de la conférence de presse présentant « Reboot ». « Quand je vois des personnes pouponner des bébés robots, cela m’effraie. »

« Je pense qu’il y aura des freins au départ mais qu’à la longue nous allons nous y habituer », poursuivait Lucile Del Campo, présidente des Dealers de Science.

Un permis de tuer ?

La parole circule à la table de présentation de la fameuse semaine de la culture scientifique et technique organisée depuis dix ans par cette association qui regroupe les étudiants du master IMST de l’université Bordeaux Montaigne. La présentation aux médias, qui s’est déroulée le 10 janvier  au club de la presse de Bordeaux, replace le choix du sujet dans un contexte sociétal. Après « Ordres et désordres », « Le temps », « Arts et sciences », »L’eau » etc. les Dealers de science ont décidé de scruter l’évolution du monde entre humains et machines. D’où le titre « Reboot ». Un face à face qui, à première vue, n’inquiète guère les étudiants mais laisse plus nuancés les enseignants.

« Je pense de suite au secteur du tourisme, secteur qui souffre d’une pénurie de main d’oeuvre. Je connais des restaurateurs qui réfléchissent à l’emploi de robots comme substituts aux employés. Ces robots pourraient faire d’autres tâches, ou des tâches pénibles. Idem dans le secteur du service à la personne. Il faut avoir une vision positive. Je ne suis pas inquiet, je suis intéressé. » Alain Escadafal, directeur de l’IUFR Médiation des sciences à Bordeaux-Montaigne, livrait sa propre approche du problème.

Des humanoïdes ? Oui, pourquoi pas. Mais dans quels rôles ? Au service de qui ? Tout cela ne nous a-t-il pas déjà échappé ? « Les robots d’apparence humaine ne sont pas les plus répandus, rassurait Maxence Nicolai, étudiant en Master II  en IMST, « J’attends de voir. C’est sûr que c’est à surveiller. Il vaut mieux se poser les bonnes questions avant. » Comme se demander si ces robots auront le droit de tuer…

« C’est trop tard une telle question! », réagissait un des participants à la conférence de presse. « L’armée utilise déjà ce type d’engins pour tuer. »  Dure confrontation entre l’univers des étudiants – et de nombreux citoyens – et celui de la réalité… Les gouvernements n’ont pas attendu l’acquiescement des populations pour utiliser des robots tueurs. Nous sommes parfois bien naïfs.

« Ils ne domineront pas le monde »

Quoiqu’il en soit, cette semaine  bordelaise de culture scientifique et technique, va permettre à tout un chacun de se documenter sur cette délicate question de la place des robots dans nos vies. Elle va démarrer, le 28 janvier à 20h, par un débat au cinéma Utopia. A partir du documentaire « Au coeur des robots » de Bruno Victor-Pujebet, on débattra de l’usage des humanoïdes avec des intervenants aux profils divers: neurobiologues, informaticiens, designers… Le 30 janvier, à 18h45, au hall des Chartrons *, la conférence-débat portera sur « émouvantes machines ». Il sera donc question d’émotion avec des spécialistes en psychologie sociale, informatique, arts. Le 31 janvier, place à un escape game « Reboot ta playlist ». Le 1er février, à 19h, une conférence « décalée » nous expliquera pourquoi « les robots ne domineront pas le monde » grâce à trois spécialistes en science-fiction, robotique et éthique. Ouf, nous voilà rassurés !

Enfin, le 2 février de 14h à 18h, toujours au hall des Chartrons, le « marché des connaissances » devrait attirer les familles. En effet, il y sera proposé des ateliers et animations pour tous les âges afin de faire découvrir les relations humains-machines. Il y aura même des démonstrations d’équipes sélectionnées pour la prochaine coupe du monde de robots qui se déroulera à Bordeaux en 2020. Un sacré programme qui devait attirer du monde… et peut-être quelques humanoïdes ?

Véronique Cohu

* 10, place du marché Chartrons, 33000 Bordeaux

Pour plus d’informations et inscriptions aux diverses conférences et animations : www.dds-evenement.wixsite.com/reboot

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