Bonne année mesdames… et messieurs !

Bonne année mesdames… et messieurs !

Les discours de vœux de début d’année prononcés par les élus sont devenus une tradition. En jargon journalistique, on appelle cela un « marronnier ». C’est souvent très ennuyeux mais nul édile n’y échappe ! L’intérêt pour les auditeurs réside souvent dans l’after, vous savez ce délicieux moment qui permet de trinquer et partager mini-quiches et macarons multicolores. On y trouve essentiellement des hommes, les femmes étant toujours rares dans le milieu politique. Et puis il arrive qu’au milieu de ces souvent lénifiantes causeries surgisse une pépite. Quel plaisir pour celui ou celle qui a su garder une écoute attentive ! Voici donc venu le temps de partager ce moment simple mais plein de grâce, qui s’est déroulé le 16 janvier 2018  lors de la cérémonie des vœux de la communauté de communes de Montesquieu, à Léognan, près de Bordeaux. Merci à Corinne Martinez, conseillère départementale, qui a bien voulu nous confier le texte qu’elle a dit cette soirée là.

« Et puisque nous sommes à une cérémonie de vœux, puisque, en tant que femme conseillère départementale ce soir je tiens un micro, je voudrais partager un vœu particulier. Je voudrais que toutes les femmes, jeunes et moins jeunes, puissent un beau matin de printemps choisir de mettre une petite robe légère pour aller étudier ou travailler. Que les femmes  puissent prendre le bus, le tram, sans se poser la question de qui va s’approcher de trop près, qu’elles puissent travailler en cours ou avec leurs collègues en ayant la même place dans l’équipe sans discrimination; qu’elles puissent prendre une pose à midi sur un banc, simplement en écoutant de la musique, sans entendre des injures sexistes; qu’elles puissent être à une terrasse de café sans être plus que très lourdement abordées, puissent rentrer le soir chez elles, seules, en pensant au bon moment qu’elles viennent de passer entre ami(e)s et sans regretter, la peur au ventre, de ne pas avoir demandé à deux garçons de leur servir de gardes-du-corps.

Après ce moment au ton un peu grave, et avant de trinquer ensemble, je voudrais finir avec une petite chanson. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas chanter mais…

Pour 2018, que souhaiter ?

Peut-être parce que ça résonne avec mon histoire, je voudrais que l’on chante et que l’on pense à ceux qui sont loin de chez eux, qui ont dans leurs yeux quelque chose qui fait mal, je voudrais qu’on nous donne la faim, la soif puis un festin. Pour qu’on aime notre Terre, qu’on nous donne l’exil. Mais surtout pour ne pas oublier les rêves et les mercis, qu’on nous donne l’envie, l’envie d’avoir envie. Vous avez reconnu le détournement de cette belle chanson de Johnny et que je personnalise avec « qu’on nous donne l’envie de partager, de s’écouter, de se respecter, de chercher son bonheur partout, de refuser ce monde égoïste, de suivre nos cœurs qui insistent ». Et je finis par ce mot: résiste.

Très belle année à toutes et à tous. Corinne Martinez  »

Recueilli par Véronique Cohu

1 Comment
  • rafaelle cetroy
    Posted at 17:50h, 02 février

    Time’s up ! Ça fait vraiment plaisir. Enfin une femme qui en a…
    … Du talent et du style bien sûr !