Le doodling ou le gribouillage anobli

La réunion du lundi matin vous ennuie… Le Power Point d’un collègue vous laisse rêveur… Le cours de sociologie vous passe au-dessus de la tête… Alors vous gribouillez, un trait par ci, un autre par là, un triangle, un rond, une spirale, une fleur… Cela donne d’étranges dessins. Cette manie est appelée doodling en anglais.

Un doodle, c’est une sorte de gribouillage. Qui ne l’a pas fait lors d’interminables et ennuyeux moments ! Nous sommes parfois capables de noircir des pages entières de nos carnets de notes. C’est comme si notre esprit, porté par la voix du conférencier, se mettait en mode ralenti et libérait des capacités insoupçonnées d’expression artistique. En général, peu conscients de l’originalité de cette extraordinaire production, nous jetons notre doodling dès la réunion finie. Dommage !

Heureusement, certains se sont dits qu’il est bien triste que leur doodle finisse ainsi  sa vie. Toutes ces volutes, formes géométriques ou végétales, méritent un avenir plus pérenne. Après tout, un doodle n’est-il pas le fruit d’une imagination débridée ? Le doodling pourrait même faire partie de la famille de l’écriture automatique puisque la main est libérée de toute alerte intellectuelle. Souvent réprimée (mais c’est bien de notre faute !), notre expression artistique est en latence en chacun de nous. Ces moments de profonde monotonie deviennent alors des champs du possible pour l’impossible contenu.

Heureusement, le doodling est en passe de recueillir ses lettres de noblesse. Désormais, on peut retrouver un doodle sur un mug, du tissu, un tapis… Les designers se sont emparés de nos gribouillages pour les rendre éternels sur les objets du quotidien !

Le doodling est même utilisé pour des formations afin de penser différemment et de développer une culture d’innovation. En utilisant les doodles dans les séminaires, les formateurs prouvent que chacun peut être créatif. Ce qui prouve qu’un bon doodle vaut mieux qu’un long discours…

Véronique Cohu